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BELLA CIAO !
« Lorsqu’ils ont arrêté les communistes,
je n’ai rien dit car je n’étais
pas communiste.
Ils sont venus pour les socialistes, et je n’ai rien dit car je n’étais
pas socialiste.
Ils sont venus pour les dirigeants syndicaux, et je n’ai rien dit car
je n’étais pas
dirigeant syndical.
Ils sont venus pour les juifs, et je n’ai rien dit car je n’étais
pas juif.
Puis ils sont venus pour moi.
Il ne restait plus personne pour dire quelque chose.»
Martin Niemöller (pasteur)
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« Nous, citoyens du monde, acteurs
de la santé et patients, réunissons notre colère
contre le pouvoir économique des assurances désireuses
de tuer l’âme de notre travail en transformant
celui-ci en valeur marchande (…) Comme si un médecin
n’était qu’un fournisseur de soins et
non un visage avec des yeux qui regardent, un sourire qui
réconforte et une âme qui entend l’indicible
musique du cœur.
Ce combat est le combat pour la beauté de la vie
dont l’infinie richesse réside dans la capacité de
chacun à être, dans son unicité, créateur
de ce qui sans lui ne serait pas.
Mais qu’entendons-nous par créativité dans
le domaine de la santé ? C’est ce qui surgit
lors de la rencontre « réussie » entre
un patient et son médecin, au moment où naît
la relation telle une terre féconde où va germer
la possibilité de soigner… C’est dans cette
relation que s’exprime la créativité du
médecin et du patient, aussi unique qu’eux-mêmes,
faite de ce qui ne peut être capté par l’outil
statistique. Ce dernier ne peut saisir que les reliefs géographiques
mais non les profondeurs du territoire relationnel, lieu
de reconnaissance d’une langue familière d’où surgit
le sentiment d’appartenance à « un pays
connu », racine de la confiance thérapeutique.
Les archéologies de chacun se déchiffrent
au fil du temps, des mots échangés, des maux
soignés. Elles construisent peu à peu le monde
de la relation irremplaçable d’un médecin
avec son patient.
Ce monde est menacé de disparition si nous laissons
l’économique régir la totalité de
nos vies. Et ce monde fonde notre humanité, sans lui
nous serons livrés à la barbarie du corps matériel…
Il est l’héritage que nous laisserons à nos
enfants. Le voulons-nous solidaire et juste ou individualiste
et cruel ? La responsabilité de ce choix nous incombe.
A nous d’agir (…)
Notre mobilisation s’inscrit par conséquent
non seulement dans la perspective de défense de notre
liberté professionnelle au sens noble du terme, mais également
de dénonciation des dérives d’une société,
qui génère souffrance et malheur et dont nous,
soignants, ne pouvons ignorer les déterminants. »
VALÉRIE
GUR-AUBERT. MANIFESTE DU COMITE SEPTEMBRE BLANC. 12.09.2000
« Bien que cette appellation de “comité Septembre blanc” évoque
le nom d’un célèbre groupe terroriste palestinien, elle ne
préfigure en rien d’éventuelles actions violentes. Cette
appellation tient surtout à exprimer la colère qui est à l’origine
de ce mouvement : nous sommes blancs de rage face au démantèlement
de notre système de santé et rouges de colère dans l’action
que nous menons contre le pouvoir arbitraire des caisses maladies! »
VALÉRIE GUR-AUBERT. DISCOURS D’INTRODUCTION
A LA REUNION A L’UOG. 11.11.2000
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VALERIE EST MORTE
Elle nous a tout donné
Le droit et la joie de ne plus avoir peur
Le droit et le courage de prendre la parole
Le droit et la force d’être humain
Le droit et la possibilité d’être responsable dans nos choix
comme médecin
Le droit et le désir d’exister comme défenseur
de nos patients
Le droit et l’espoir de croire en une pratique médicale plus éthique
dans une société
rongée par la puissance de l’argent
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Le temps fragmenté et
l’augmentation des maladies liées à la restructuration économique
actuelle
« …la fragmentation du temps de consultation
en 5 minutes, telle que conçue dans le Tarmed entre
dramatiquement en résonance sur le plan symbolique
avec la fragmentation en cours dans le monde du travail.
Ce choix tarifaire est porteur d’une pensée
qui appartient au champ de l’économique et entre
en collision avec notre pensée médicale, pervertissant à nos
yeux, un aspect essentiel de notre pratique. Celui de la
relation au patient (…) un enfant met neuf mois à naître
et neuf mois n’équivalent pas à neuf
jours. Nous ne voulons pas être des techniciens et
gestionnaires de santé. Nous ne voulons pas de ce
temps économique qui fait intrusion dans la relation à nos
patients et nous contraint à chronométrer ce
que nous leur offrons. Nous ne demandons pas un temps maîtrisé et
fini mais un temps subjectif et infini qui n’équivaut
pas à un temps sans limite. C’est un espace
de liberté où peut se reconstruire l’identité bafouée
de nos patients dans un monde qui les réduit, qui
nous réduit à une valeur marchande. »
« …Monsieur X a 45 ans. Il vient me consulter
suite à un accident de scooter avec chute sur l’épaule.
Il s’agit d’un traumatisme à priori
banal (…) Après deux semaines de traitement,
je suis frappée par l’absence d’amélioration
(…). Puis soudainement, le patient, me dit abruptement
qu’à son avis, une des raisons de la lenteur
de la guérison est qu’il ne veut pas guérir.
J’apprends alors qu’il est soumis à des
conditions de travail extrêmement stressantes ainsi
qu’au harcèlement répété de
son supérieur hiérarchique (…). Mon patient
se sent déconsidéré, non reconnu dans
sa souffrance et très en colère. De toute évidence,
cet homme a besoin d’être écouté et
respecté dans sa souffrance psychique et sa colère
pour pouvoir guérir de son épaule. »
VALÉRIE
GUR-AUBERT. LETTRE A MME LA CONSEILLERE FEDERALE RUTH DREIFUSS.
JUIN
2000
« Cette demande accrue de soins psychiatriques
ne dit-elle pas aussi l’intense malaise de patients
soumis à des contraintes de plus en plus éprouvantes
dans le monde du travail ? Christophe Dejours : Souffrance
en France. La banalisation de l’injustice sociale. »
VALERIE GUR-AUBERT. LETTRE
A M. LE PROFESSEUR FRANÇOIS
FERRERO. AOUT 2000
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Le registre
du barbare et
la désobéissance civile
« Car avec ce débat nous sommes bien dans le
registre du barbare, c’est à dire de ce qui
menace l’humanité dans ses fondements. Et pourquoi
cela ? Et bien pour la raison que les maîtres mots
de nos sociétés sont devenus « rentabilité et
efficacité ». Ce qui s’exprime dans le
débat actuel autour de la quantification obsessionnelle
de tous nos actes médicaux (…)
Comme le dit si bien le philosophe Levinas : « Toute civilisation qui
accepte l’être, le désespoir tragique qu’il comporte
et les crimes qu’il justifie, mérite le nom de barbare. » (
cf. De l’évasion, p.98 ).
« Notre collègue le Dr Alain Rouget dans sa
lettre parue dans le Bulletin des médecins suisses
exprime bien le besoin de soigner en dehors des contingences
matérielles, et finit en posant une question essentielle
: « Une pratique médicale incluant une concurrence
entre les médecins ( pardon… les prestataires
de soins) est-elle compatible avec le serment d’Hippocrate
et avec le serment de Genève, que nous avons prêté? »
« Ainsi l’éthique est résistance
radicale et implique, quand la loi menace l’humanité (en
l’occurrence la Lamal et le Tarmed), la désobéissance
civile, au sens où l’entend Hannah Arendt (cf.
Mensonges et violences en politique). »
VALÉRIE GUR-AUBERT. LETTRE AU DR BLAISE BOURRIT, PRESIDENT DE L’ASSOCIATION
DES MEDECINS GENEVOIS. AOUT 2000
« Je crois que pour nous aussi, le temps est venu
de mobiliser notre colère et celle de nos patients
pour défendre notre métier et les valeurs dont
il est porteur, qui sont des valeurs fondatrices d’humanité sans
aucune commune mesure avec les lois du marché régissant
une société marchande où les êtres
humains seraient réduits à une valeur marchande.
Cette société marchande nie l’humain,
elle est barbare au sens où l’entend le philosophe
Levinas qui définit l’humanité comme
ce qui pousse le moi à tendre la main à autrui
et à remettre à plus tard la satisfaction de
ses propres intérêts. C’est donc l’antithèse
des valeurs marchandes régies par les maîtres-mots
de rentabilité et d’efficacité où l’humain
passe à la trappe. Et je cite de nouveau Levinas qui
dit que « Un état qui se passe de visage (c’est à dire
de relations humaines) et se laisse dominer par ses propres
nécessités atteste de sa violence et de son
inhumanité, c’est à bon droit que les
hommes luttent contre lui. »
« Pourquoi parler de revendication citoyenne ? Parce
qu’il est urgent que chacun prenne place dans ce débat
de société en tant que citoyen, c’est à dire,
selon la définition d’Aristote, en tant que
sujet responsable capable d’être gouverné et
de gouverner aussi bien que ses représentants politiques.
La notion de responsabilité individuelle est à mon
sens tout à fait capitale dans une époque où les
décisions concernant les enjeux fondamentaux de société,
auxquels appartient le domaine de la santé, ne sont
plus le fait des politiques mais de lobby économique,
que ce soit ceux des caisses maladies, des boîtes pharmaceutiques,
des multinationales, de l’OMC, du FMI ou de la Banque
Mondiale. »
VALÉRIE GUR-AUBERT. DISCOURS A L’UOG.
11.11.2000
« -Dans votre combat, vous utilisez le même
langage que les opposants à la mondialisation. Vous
allez jusqu’à prôner la désobéissance
civile. Qu’attendez-vous des patients et des médecins
?
-Il est nécessaire que chacun se responsabilise face à un système
qui ne convient plus et qui exerce des pressions iniques sur les plus démunis.
De plus en plus de personnes recourent à l’aide de l’Etat
pour payer leurs assurances, cela montre le délabrement de notre système
social, dont la santé est un des points fondamentaux. Elle ne peut être
gérée comme une entreprise privée. La libre concurrence
dans ce secteur est purement scandaleuse : elle n’a pas sa place dans
un domaine qui doit rester solidaire. Sur le plan des coûts, l’Etat
doit donc occuper un rôle central. Si les lois sont injustes, il faut
les transgresser, c’est pourquoi je parle de désobéissance
civile. »
VALÉRIE GUR-AUBERT. INTERVIEW PAR MICHEL RIME,
JOURNAL 24 HEURES. 11-12 NOVEMBRE 2000
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Ce qui arrive à ceux
qui se battent.
Valérie nous a quitté au terme d’un
parcours éprouvant qu’aucun de nous n’aurait
pu supporter. Valérie n’était représentative
d’aucune faction de politique politicienne. Elle était
animée d’une forte conscience civique. Vécue
par ses patients et amis comme un médecin compétent,
dynamique, chaleureux, elle était avant tout très
soucieuse de la relation médecin-malade comme un médecin
doit l’être. Il lui tenait à cœur
de mettre en évidence les effets délétères
de la primauté de l’économique sur cette
relation médecin-malade.
Sans le détailler, disons qu’elle a dû essuyer
dans son combat de dures et injustes attaques portées
par une argumentation spécieuse. Elle-même disait
que c’était « diffamatoire » (
cf. Courrier des lecteurs. Tribune de Genève du 10.11.2000
)
« On sait comment, dans les systèmes totalitaires,
est traité le cas des opposants : exil, exécution,
ou camp de concentration. Mais ce n’est assurément
pas le cas dans la société néolibérale.
L’utilisation de la terreur et de l’assassinat
est évidemment ce qui distingue le totalitarisme du
système néolibéral. Dans ce dernier,
toutes sortes de moyens d’intimidation sont utilisés
pour obtenir la peur, mais pas par la violence contre le
corps. Il semble que les opposants soient, dans le cas du
néolibéralisme, essentiellement confrontés à l’inefficacité de
leur protestation et de leur action. Non pas tant parce qu’ils
sont minoritaires, mais en raison de la cohérence
qui soude le reste de la population à la banalisation
du mal. L’action directe de dénonciation est
impuissante, parce qu’elle se heurte à l’impossibilité de
mobiliser la partie de la population qui adhère au
système. Leurs actions et leurs manifestations peuvent être
efficientes, mais elles restent d’une faible portée
(…)
Doit-on alors conclure que, lorsque le processus de banalisation
du mal est engagé, il n’y aurait aucune alternative
possible ? Non point, comme on le verra plus loin ! Mais
l’action, semble-t-il, doit changer radicalement d’objectif.
A l’objectif de la lutte contre l’injustice et
le mal, il faudrait substituer une lutte intermédiaire,
qui n’est pas directement dirigée contre le
mal et l’injustice, mais contre le processus même
de la banalisation. Ce qui suppose, au préalable,
une analyse précise de ce processus de banalisation.
En fin de compte, la partie la moins mystérieuse
du dispositif de banalisation du mal est représentée
par le premier étage, celui qui est occupé par
des personnes adoptant des positions de psychopathes pervers
et de paranoïaques formant le bataillon des leaders
du travail du mal. L’énigme fondamentale, c’est
la banalisation grâce à laquelle on peut former
des troupes de collaborateurs et de personnes consentants, à partir
d’une population de braves gens qui disposent, indubitablement,
d’un sens moral. Le regard clinique que permet la psychodynamique
du travail suggère qu’au centre du processus
de banalisation du mal se trouve la souffrance, et que se
sont les stratégies défensives contre la souffrance
qui, dans certaines conditions, caractérisées
par la manipulation de la menace, peuvent être utilisées
contre la rationalité morale-pratique, au point de
la ruiner (…)
Cette analyse conduit à accorder une place essentielle,
dans le fonctionnement de la société néolibérale,
aux processus générés par la peur (…)
Le mensonge est indispensable à la justification
de la mission et du travail du mal. Ce point est capital.
Il n’y a pas de banalisation de la violence sans la
participation large à un travail rigoureux sur le
mensonge, sa construction, sa diffusion, sa transmission
et surtout sur sa rationalisation (…) La plupart de ceux
qui alimentent les médias du mensonge ont une claire
perception de ce mensonge. Et sur ce point, au moins, ils
ont une intuition du clivage psychique auquel ils sont invités
par leur appartenance au noyau organisé de la société (…) Lutter contre le processus de banalisation du mal implique
de travailler dans plusieurs directions (…) Ceux qui
s’y engagent risquent des mesures de rétorsion
pouvant aller assez loin. »
CHISTOPHE DEJOURS. SOUFFRANCE EN FRANCE.
LA BANALISATION DE L’INJUSTICE
SOCIALE. POINTS, ÉDITIONS DU SEUIL. FÉVRIER 2000
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Valérie
est morte
Elle devait rencontrer en janvier 2001, à Paris,
Christophe Dejours, avec l’intention de lui demander
s’il était d’accord qu’elle propose
aux organisateurs des colloques du mardi, de l’inviter à parler
aux médecins de Genève.
Il existe parfois des éclairs qui illuminent le
monde un instant. Ils s’éteignent mais leur
lumière continue d’inspirer nos consciences
et de réchauffer nos cœurs, pendant très
longtemps.
A l’échelle du monde médical suisse,
Valérie Gur-Aubert fut un de ces êtres d’exception,
qui eut le courage et la manière de dire ce que beaucoup
sentaient confusément sans oser se l’exprimer
et encore moins l’exprimer publiquement. Tous les messages
de soutien et de sympathie qu’elle a reçus sont
la preuve de cet écho.
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Quelques échos
de soutiens de
personnalités médicales
genevoises
« Je ne peux que souscrire à votre analyse
et à votre révolte. Je devrais, si j’étais
cohérent, aboutir à la conclusion logique de
la désobéissance civile. Celle-ci ne me fait
pas peur (…) Mais je ne suis pas seul. Je ne fais que
représenter les médecins (…) En tout cas,
je relaierai votre message, car c’est un cri juste
(…) »
« (…) Inscrite dans le mouvement d’une
mondialisation économique qui transforme les hommes
en objets, la société dépressive ne
veut plus entendre parler de culpabilité, ni de conscience,
ni de désir, ni d’inconscient. ( Elisabeth Roudinesco
) »
LETTRE DE M. LE DR BLAISE BOURRIT,
PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION
DES MÉDECINS GENEVOIS, À VALÉRIE GUR-AUBERT. 23 AOÛT
2000
« Je partage largement votre analyse (…) Je me
réjouis de votre initiative et j’aimerais vous
apporter tout mon soutien dans votre engagement de “résistante”.
Je suis certain que bon nombre de nos collègues psychiatres partagent
largement votre analyse et qu’ils seraient prêts à s’y
associer. »
LETTRE DE M. LE PROFESSEUR FRANÇOIS FERRERO,
CHEF DU DEPARTEMENT DE PSYCHIATRIE, A VALERIE GUR-AUBERT. 28 AOUT 2000
« On retiendra que l’homme politique des années
2000 était un ‘“simple” collabo
des financiers, un épicier du droit parlant le juridiquement
correct du vide politique.
Eh bien, de la part des médecins, il faudrait que l’on se souvienne
qu’ils ne se soumirent jamais à l’inéluctable économique. »
DR BERTRAND KIEFER, REDACTEUR EN CHEF DE MEDECINE ET
HYGIENE DANS L’UN
DE SES CELEBRES POST-SCRIPTUM. AUTOMNE 2000
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La « manif à rebours » du
lundi 13 octobre 2000.
« Cette manifestation se fera à rebours, c’est à dire
en marche arrière, car nous désirons aller à contre-courant
de l’évolution de notre société qui
abandonne les valeurs humaines fondamentales telles le droit à un
système de soins juste et équitable pour tous,
pour les seules lois du marché qui régissent
bientôt tous les domaines et en particulier celui du
politique.(…) Cette manifestation n’est en rien
corporatiste, c’est en tant que citoyens que nous descendons
dans la rue, car nous ne voulons plus subir mais nous voulons être
acteurs du monde que nous laisserons à nos enfants.
Un monde où ceux-ci puissent respirer librement sans
qu’il leur coûte, un monde où ils puissent
choisir leur médecin, leur profession, leur priorité de
vie, un monde où ils soient respectés pour
ce qu’ils sont et non en fonction de leur porte-monnaie.
Nous voulons de la joie et non pas la grisaille de l’argent,
c’est donc une manifestation joyeuse que nous vous
proposons, mais en colère.
Cette manifestation est un rassemblement d’assurés
c’est pourquoi nous avons pensé construire l’animal
qui symbolise le mieux ce statut : le ver de terre sans lequel
les forêts meurent, à l’image des assurances
qui ne peuvent vivre sans nous. C’est un ver de terre
géant, bleu d’espoir qui pourra parcourir en
marche-arrière toute la longueur du cortège
et de surcroît, au besoin, vous protéger de
la pluie.
Nous vous invitons donc à vous transformer en ver
de terre solidaire le temps de cette marche qui est un défi
et prendra le temps nécessaire pour se dérouler
selon ses propres lois comme elle l’entend.
Ce moment est celui de notre liberté citoyenne. A
nous d’investir la cité comme nous le désirons
et de nous diriger en fanfare et musique vers les Bains des
Pâquis où nous attend un feu de joie pour brûler
ce chronomètre maudit, ainsi qu’une soupe populaire
et du vin pour réchauffer nos cœurs. »
VALÉRIE GUR-AUBERT. DISCOURS
DE LA PLACE NEUVE AU DEPART DE LA MANIF DU 13.11.2000, APPELEE
PAR LE COMITE SEPTEMBRE BLANC ET LE RAS (RASSEMBLEMENT
DES ASSURES : ASSUAS, PHYSIO-ACTION, UNION PATIENTS-MEDECINS)
Valérie tenait beaucoup à ce que cette manifestation
soit rythmée par la chanson de Serge Reggiani Les
loups sont entrés dans Paris, ainsi que par le chant
des partisans italiens Bella ciao. Mais la technologie électronique
Hi-Fi n’a pas résisté à la pluie
battante qui nous a accompagné tout au long de « ce
parcours quasi mythique ».
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BELLA CIAO
1942
Una mattina mi son svegliata
O bella ciao, o bella ciao, o bella ciao ciao ciao
Una mattina mi son svegliata
Eo ho trovato l'invasor
O partigiano porta mi via
O bella ciao, o bella ciao, o bella ciao ciao ciao
O partigiano porta mi via
Che mi sento di morir
E se io muoio da partigiano
O bella ciao, o bella ciao, o bella ciao ciao ciao
E se io muoio da partigiano
Tu mi devi seppellir
Mi seppellirai lassu in montagna
O bella ciao, o bella ciao, o bella ciao ciao ciao
Mi seppellirai lassu in montagna
Sotto l'ombra di un bel fior
Cosi le genti che passeranno
O bella ciao, o bella ciao, o bella ciao ciao ciao
Cosi le genti che passeranno
Mi diranno che bel fior
E questo é il fiore del partigiano
O bella ciao, o bella ciao, o bella ciao ciao ciao
E questo é il fiore del partigiano
Morto per la libertà.
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Bibliographie et discographie:
- Hannah
Arendt Du mensonge à la violence. Agora Pocket
Calmann-Levy 1999
- Christophe Dejours Souffrance en France,
la banalisation de l’injustice
sociale. Editions du seuil. Février 2000.
- Catherine Charlier Levinas, L’utopie de l’humain.
Albin Michel. Mars 1993.
- Serge Reggiani « Les loups sont entrés
dans Paris »
- Giuliana Marini le chant des partisans italiens « Bella
Ciao »
- Yves Montand « Mon frère »
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